L'économie algérienne nécessite une transformation de ses structures par le biais d'une nouvelle gouvernance économique a estimé mercredi à Alger, l'expert économiste Mohamed Cherif Belmihoub.

"La seule alternative pour sortir de la crise que connait l'économie nationale ne peut être que par la transformation des structures de économie nationale qui doit passer par une nouvelle gouvernance économique qui tranchera sur les questions de stratégies économiques, d'allocation de ressources, de la nature des politiques publiques...etc", a-t-il dit.

Il s'exprimait lors d'un débat organisé par le Forum des chefs d'entreprises (FCE) sous le thème: "Forum des chefs d'entreprises: rencontre débat de la rentrée", consacré à la conjoncture économique actuelle du pays qui exige la cohésion de toutes les forces sociales et économiques de la nation et une mobilisation sans faille des chefs d'entreprises, d'après les organisateurs.

M.Belmihoub a également expliqué que "la crise de l'économie algérienne n'est ni récente, ni conjoncturelle, ni imprévisible, mais plutôt permanente, structurelle et régénérative", caractérisée notamment par "un secteur des hydrocarbures dominant, une régulation par la dépense publique au lieu de la cooccurrence, un secteur privé naissant et vulnérable, ainsi qu'une sphère publique de plus en plus étendue".
A cet effet, le professeur a ajouté que "l'économie nationale est peu compétitive, vulnérable, peu diversifiée bien avant le Hirak (mouvement populaire)", soulignant que "la persistance de la crise politique affectera l'activité économique de manière directe ou indirecte".


Toutefois, parmi les possibilités du redressement de cette situation, l'intervenant a cité: la substitution aux importations (estimées à 35-40 milliards de dollars/an), l'entrée dans les chaines de valeurs mondiales sur des segments bien ciblés, la suppression ou l'annulation de la règle 51/49 pour attirer plus d'investissements étrangers, ainsi que l'insertion dans l'économie mondiale par un nouveau mode économique.

Dans ce sens, il a expliqué que l'Algérie a besoin d'une gouvernance économique capable de trancher sur les questions de stratégies économiques entre autres, les reformes, les subventions de l'Etat, la concurrence, l'inflation, la compétitivité des entreprises, l'emploi, le rôle de l'Etat dans l'économie, le secteur privé, ajoutant que "la loi de finances promulguée annuellement n'est pas suffisante pour encadrer une économie, car il s'agit uniquement d'un instrument parmi tant d'autres".
Par ailleurs, l'expert en ingénierie financière et stratégies de croissances d'entreprises, Farid Bourennani, a évoqué l'obstacle de la convertibilité du dinar algérien et ses répercussions sur l'économie nationale, appelant à opérer des reformes sur le système financier national afin de rendre l'économie plus attractive, ainsi qu'a l'encouragement de la création des entreprises.

Pour sa part, Lachemi Siagh, docteur en mangement stratégique, a souligné que la crise que connait l'économie mondiale impacte directement l'économie nationale, estimant que l'Algérie a besoin d'un baril de pétrole à 116 dollars pour rétablir ses équilibres macro-économique, "ce qui n'est pas évident avec les prix actuels (60 dollars/baril), et surtout les nouveaux modes d'économies énergie initiés dans le monde".

Il a, dans ce sens, appelé à changer de modèle économique basé sur les hydrocarbures et également la suppression de la règle 51/49 pour encourager les investissements étrangers et diversifier l'économie nationale.

En outre, le spécialiste en économie numérique, Djaoued Salim Allal, a relevé l'importance d'instaurer une économie numérique et digitale et la nécessité d'investir dans ces nouveaux créneaux à travers la valorisation .
 
 
Lire de la source (APS)