La capitalisation boursière actuelle de Algérie avoisine 45 milliards (mds) de DA, soit 0,2% du PIB, un ratio "très faible" par rapport au potentiel économique du pays,
a indiqué dimanche le président de la Commission de surveillance en opérations de Bourse (COSOB), Abdelhakim Berrah.
La capitalisation boursière en Algérie, c'est-à-dire la valorisation, au prix du marché, des actions en circulation des six sociétés cotées en Bourse d'Alger, est actuellement estimée à 44,888 mds de DA, contre 43,935 mds de DA à la fin 2018 et 40,587 mds de DA en 2017 (+8,25%), a expliqué M. Berrah dans un entretien accordé à l'APS.
Cette amélioration a été le fruit du rétablissement progressif du marché principal (celui des grandes entreprises), qui a gagné près de 3 mds de DA, en plus de l'admission de la société "AOM Invest" au compartiment des PME avec une contribution de 347,79 millions de DA à la capitalisation boursière.
Cependant, sur un PIB d'environ 20.355 mds de DA en 2018, la capitalisation boursière ne dépasse pas les 0,22%.
"Ce niveau de capitalisation ne reflète pas la taille de l'économie algérienne. Il faut au moins arriver à un ratio équivalant à 10% du PIB pour assurer une bonne participation de la Bourse à l'économie. En plus, il faut au moins une vingtaine d'entreprises cotées pour avoir un marché dynamique et des actions liquides", a-t-il estimé.
Pour ce qui est des 27 lignes d'obligations assimilées du Trésor (OAT) cotées, leur encours global s'élève actuellement à 456,316 mds de DA, contre 444,45 mds de Da (+8,16% par rapport à 2017).
Le montant d'OAT émises en 2018 a été de 40,552 mds de DA.
Quant au marché obligataire, il n'a connu aucune nouvelle introduction en 2018. La dernière émission d'emprunt obligataire coté remonte à 2009.
Sur le marché obligataire institutionnel, où cinq emprunts sont en circulation (émis par le FNI, MLA, la SNL et la SRH), l'encours global des obligations en circulation s'élève actuellement à 166,8 mds de DA, contre à 168,2 mds de DA en 2018 (+2,3%).
La Bourse d'Alger, accompagnée par 11 IOB (Intermédiaires en opérations de bourse), compte un peu plus de 13.000 actionnaires.
Interrogé, par ailleurs, sur un éventuel impact du financement non conventionnel sur la Bourse d'Alger, il a estimé que ce mode de financement "n'a eu aucun effet sur le marché boursier".
Reste à savoir, s'est-il demandé, "si ce financement n'avait pas eu lieu et si les banques étaient, par conséquent, contraintes à réduire leurs financements, est-ce que les entreprises seraient-elles venues en Bourse?".
Pour M. Berrah, "les ingrédients sont réunis aujourd'hui pour le décollage de la Bourse".
A une question relative aux conséquences du mouvement populaire, entamé le 22 février dernier, sur le comportement des entreprises, il a répondu : "Cette conjoncture aura un effet positif en matière de respect de la transparence".
"Le mouvement populaire plaide pour plus de transparence en général, dont la transparence dans les marchés publics, les appels d'offres, la gestion des entreprises, l'octroi de privilèges et de terrains. Ce regain de transparence ne peut être, une fois concrétisé, que positif pour la Bourse", a-t-il expliqué.