L'endettement élevé des pays freine leur adaptation à l'évolution rapide de l'économie mondiale, a indiqué le fonds monétaire international (FMI) sur son site web, ..

qui note que la croissance économique ralentit et la dette publique reste élevée dans le monde entier.

Dans le nouveau "Moniteur des finances publiques" élaboré par trois économistes au sein du FMI, à savoir  Vitor Gaspar, John Ralyea et Elif Ture, il est soutenu que les pays endettés peuvent adopter une vision à long terme pour favoriser une croissance plus forte et inclusive.

Dans ce but, ils doivent mettre de l’ordre dans leurs finances publiques en réduisant progressivement la dette pour se préparer au prochain ralentissement économique et en modernisant la politique budgétaire pour investir dans l’avenir de la population.

Par conséquent, il est nécessaire de mieux répartir les dépenses, de dégager plus de marges budgétaires et d’améliorer la politique fiscale.

Les auteurs de l'étude notent de même qu'un endettement élevé peut limiter la capacité des dirigeants d’augmenter les dépenses ou de réduire les impôts pour compenser une faible croissance économique, car les créanciers peuvent se montrer moins disposés à financer des déficits budgétaires croissants.

En outre, le paiement des intérêts sur la dette a pour effet d’évincer les dépenses d’éducation, de santé et d’infrastructure, à savoir des investissements qui contribuent à la croissance des pays à long terme.


Chaque pays devra mettre au point une stratégie appropriée pour dégager plus de marges budgétaires afin de soutenir l’économie pendant le prochain ralentissement, préconisent-ils. Les pays fortement endettés devraient favoriser les recettes sur les dépenses

Selon eux, les pays fortement endettés devront augmenter leurs recettes ou limiter leurs dépenses excessives, surtout ceux où la croissance économique actuelle dépasse la croissance potentielle à long terme, comme les Etats-Unis, ou ceux dont les coûts d’emprunt sont élevés et les besoins de financement importants, comme le Brésil et l’Italie.

Pourtant, ces pays devraient maintenir leurs investissements dans l’éducation, la santé et les infrastructures, soit en redéfinissant les priorités en matière de dépenses, soit en élargissant l’assiette fiscale, par exemple en supprimant les exonérations fiscales et en améliorant l’administration fiscale.

Les pays, prônent les auteurs de l'étude, peuvent adopter des politiques plus intelligentes et plus souples en vue de faciliter le changement. Dans ce but, ils doivent améliorer la politique budgétaire sur trois fronts.


Premièrement, les pays devraient réorienter leurs dépenses vers des investissements favorisant la croissance dans les infrastructures, l’éducation et les soins de santé, tout en réduisant les gaspillages tels que les subventions inefficaces en matière d’énergie.

Il est également important, dans un monde plus numérique et automatisé, de mettre davantage l’accent sur les politiques qui favorisent l’éducation permanente et le perfectionnement continu des compétences.

Singapour, par exemple, subventionne la formation de tous les adultes pendant toute leur vie professionnelle, et les Pays-Bas offrent des déductions fiscales pour la formation de la main-d’œuvre.

Deuxièmement, les mesures visant à améliorer la gestion des finances publiques et à augmenter les recettes pourraient dégager plus de marges budgétaires.

Dans les pays avancés, une meilleure gestion des actifs financiers de l’Etat pourrait engendrer jusqu’à 3 % du PIB par an en recettes supplémentaires, comme le montre le Moniteur des finances publiques d’octobre 2018.

Les pays émergents et les pays en développement à faible revenu devraient accroître leurs recettes fiscales.   

  

Troisièmement, les pays avancés devraient revenir à une imposition plus progressive des revenus, qui contribuerait à réduire les inégalités. La plupart d’entre eux disposent également de marges pour accroître considérablement les recettes tirées de l’imposition des successions, des terres et des biens immobiliers.

En outre, les Etats devraient coopérer pour réformer la fiscalité des grandes entreprises multinationales, en particulier dans le secteur du numérique. Cela contribuerait à augmenter les recettes, y compris dans les pays en développement à faible revenu, en limitant les transferts de bénéfices et la concurrence fiscale mondiale.

Ces mesures contribueraient à stimuler la croissance économique à long terme,  facteur essentiel pour réduire une dette publique élevée et onéreuse.      

Elles permettraient également de répartir plus largement les gains économiques au sein des pays et d’un pays à l’autre, et de rétablir la confiance du public dans les institutions indispensables à la stabilité économique, ont également noté ces trois économistes.

Lire de la source (APS)